La 5e édition du Salon du chocolat et de la pâtisserie, qui a eu lieu du 23 au 25 novembre 2023 au siège de l’Utica, à Tunis, a laissé deviner la place qu’occupe cette friandise de luxe chez les Tunisiens. Contrairement aux éditions précédentes, où les artisans du chocolat se bousculaient pour faire déguster leurs créations gourmandes aux visiteurs afin de se distinguer des autres participants et de résister à la concurrence, la présente édition présente le chocolat comme un délice parmi tant d’autres ! Les stands spécialisés dans la fabrication du chocolat se comptaient sur les doigts de la main. Soit ! La bonne organisation, la diversité et la qualité des produits mis à la vente ainsi que l’aspect jovial du salon ont donné, d’emblée, un avant-goût à la fête de fin d’année. Reportage.
La deuxième journée du Salon du chocolat et de la pâtisserie a été l’occasion, pour les férus de douceurs, de venir dénicher dans une grande panoplie de délices celles qui régalent le palais et réchauffent le cœur. Les chocolatiers et les pâtissiers de carrière ont répondu présents à l’évènement tout comme les artisans fraîchement débarqués dans ce domaine. Mouna Ben Makhlouf compte parmi les nouveaux spécialistes du chocolat. Ses créations donnent vraiment l’eau à la bouche. Des chocolats aux glaçages miroités et marbrés ont pris des couleurs tendance. «Nous avons créé, ma sœur et moi-même, notre projet il y a un an et demi. Nous avons décidé de changer de spécialité, vu que je suis designer de formation et elle, architecte. Le choix du projet revient, d’abord, à une passion commune mais aussi à un produit qui attire, de plus en plus, la sympathie des fins gourmets. De nos jours, le chocolat marque sa présence dans les cérémonies. Il connaît une demande croissante», indique-t-elle. Et pour mieux se positionner sur le marché, les deux sœurs ont reçu des formations de haut niveau aux USA. Elles proposent du chocolat blanc au citron, du chocolat noir aux fruits secs et du chocolat au lait aux noisettes. La brillance des chocolats-tendance revient au beurre de cacao utilisé à cette fin. Leurs prix varient entre 200 et 210dt le kilo. Pour le chocolat classique, son prix est de 170dt le kilo.
Chocolat : l’ingrédient incontournable
Un peu plus loin, Khouloud Belhaj, gérante représentant une chaîne de pâtisserie dont les points de vente couvrent plusieurs gouvernorats, a du mal à gérer les sollicitations spontanément turbulentes des jeunes clients.
«Nous proposons des chocolats personnalisés spécial célébration de naissance, de mariage, des fiançailles ainsi que d’autres friandises à base de chocolat comme les macarons et notre chef-d’œuvre succulent, à savoir la fameuse samsa fourrée de noisettes et enrobée de chocolat croquant».
Le prix de la samsa est de 98dt le kilo ; celui des biscuits au chocolat varie de 5 à 9dt. Quant au chocolat proprement dit, il se vend à 2,5dt la pièce !
Les férus s’y retrouvent
Il faut dire que la diversification des produits exposés à la vente revient, entre autres, à la volonté de répondre favorablement à la demande des visiteurs. Avouons que le prix du chocolat artisanal ne correspond aucunement à toutes les bourses ! Akrem Ben Othman, gérant dans une société, ne rate aucune édition. «Ce salon représente, pour moi, un rendez-vous annuel immanquable. Comparée aux précédentes, la présente édition est nettement mieux organisée et plus riche. Certes, poursuit-il, le chocolat artisanal coûte cher, mais cela s’explique par sa nature de produit prestigieux et de qualité». Si les adultes sont regardants sur la qualité et sur le prix, les chérubins, eux, ne recommandent que la gourmandise ! Alissa Fratini a neuf ans. Cette petite fille se réjouit de se trouver dans ce petit royaume de chocolat. «C’est beau. J’y découvre beaucoup de choses que j’aimerais acheter et goûter», souligne-t-elle, le regard pétillant. Sélima Ksouri prend la parole, intéressée qu’elle est par le sujet : «J’adore la décoration, le lieu et le chocolat que j’aime pas trop sucré». Quant à Mayar Hamdi, elle nous confie que c’est une première pour elle de visiter un aussi grand évènement, destiné essentiellement au chocolat et à la pâtisserie. «Il y a du chocolat comme j’aime, des macarons, des sucettes…Je trouve cela magnifique», renchérit-elle.
Gâteaux et biscuits
Et ce n’est pas tout ! En sillonnant les pavillons, le visiteur découvre des mini cheese-cakes, amoureusement préparés par Zeineb Hada, une amatrice de ce gâteau dont la carrière professionnelle ne date que de deux mois ! «Toutes les personnes qui goûtent à mes cheese-cakes en commandent.
Cela m’a encouragé, indique-t-elle, à embrasser la carrière de pâtissière spécialisée dans la préparation de ce délice. Je participe d’ailleurs au salon en proposant des mini cheese-cakes à la framboise, aux myrtilles ainsi qu’aux trois variétés de chocolat. Je vends la pièce à seulement 1,5dt». Zeineb saisira sûrement l’occasion pour nouer des contacts professionnels avec notamment les autres pâtissiers et les fournisseurs des matières premières.
Petits ateliers de pâtisserie
Azza Jaouadi se spécialise, elle, dans les cookies. Son projet ne date que d’une année, et voilà qu’elle avance à pas sûrs, passant de la vente des préparations prêtes à l’emploi des cookies et des sablés, dont les prix oscillent entre 16 et 27dt, à l’organisation des ateliers pour enfants. «Les ateliers initient les enfants à la pâtisserie.
A partir de l’âge de trois ans, les pâtissiers en herbe peuvent s’amuser en préparant ou en coloriant les cookies.
Cette activité connaît une demande respectable dans le cadre des anniversaires, de la fête des mères, des clubs, etc. C’est pour cette raison que j’ai tenu à implanter un petit atelier au sein-même du stand dont la capacité d’accueil n’excède pas cinq enfants, faute d’espace plus grand. J’ai commencé, récemment, par consacrer des ateliers de pâtisserie pour adolescents et adultes», ajoute-t-elle. Les cookies de Azza sont vendus à 5, 6 et 7dt. Quant aux coffrets de cookies à décorer, ils coûtent 15dt, chacun.
«Garn ghzel» de Tataouine : plus fin, plus raffiné
La pâtisserie traditionnelle a, elle aussi, été au rendez-vous. Le «garn el ghzel» de Tataouine, ce délice à la saveur inégalée, a été revisité par Wajdi Saâdi, pourtant mécanicien de formation ! «J’ai pensé à mettre en valeur le patrimoine culinaire de Tataouine en revisitant les cornes de gazelle. Ce gâteau traditionnel semble un peu trop rassasiant pour certains au point de ne pas réussir à manger la totalité de la pièce. Aussi, avons-nous pensé à préparer des pièces plus petites, plus fines et plus raffinées», explique-t-il. En effet, contrairement à la recette traditionnelle dont la farce contient des amandes, du sésame et des cacahuètes, la recette de Wajdi, elle, est entièrement faite d’amande. Le kilo des cornes de gazelle de petit format est à 35dt, celui de grand format est à 30dt.
Quand diététique rime avec gourmandise
Chocolat, gâteaux secs, gâteaux traditionnels mais aussi préparations nutritives qui peuvent aussi bien être consommées telles quelles sont utilisées comme ingrédients pour d’autres recettes. Jihed Massaoud s’est déplacée de Gafsa pour participer au Salon et améliorer la visibilité de ses produits. Cette jeune femme a, elle aussi, choisi de changer de créneau pour intégrer le domaine des produits diététiques et nutritifs. «Je suis diplômée en gestion-finance. Néanmoins, je me suis décidée à changer de créneau en suivant une formation en ligne en pâtisserie.
Mon projet, quant à lui, consiste en la préparation de produits diététiques comme les biscuits à base de sucre et de farine de dattes, plusieurs variétés de bsissa, des pâtes ou beurres de fruits secs, zrir aux fruits secs et autres recettes traditionnelles pur beurre et pur miel», indique-t-elle, ravie. Et en dépit de la grande variété et de la bonne qualité de ses produits, Jihed applique une fourchette de prix des plus abordables : les préparations de bsissa diététiques sont à 20dt le pot de 200gr ; les pâtes ou beurres de fruits secs oscillent entre 15 et 45dt. Les prix des produits keto spécial diabétiques varient de 15 à 35dt. Quant au granola, elle le propose à 30dt le pot de 400gr.
Notons qu’un atelier pour enfants et un concours pour les étudiants en pâtisserie se sont tenus en marge du Salon. «L’atelier pour enfants consiste à familiariser les enfants avec le chocolat. Nous les initions ainsi à manipuler le chocolat et à décorer des pièces de gâteau. Quant au concours, indique Yosra Lachheb, formatrice, il est destiné aux étudiants de niveau BTP ou BTS. Le thème porte sur la sculpture sur chocolat».
Photos : Koutheïr KHANCHOUCH